Le pataras
Le pataras retient la tête du mât en l’empêchant d’aller vers l’avant. La tension du pataras se règle grâce à un mécanisme permettant de contrôler la quête du mât et d’ajuster le cintrage du mat ainsi que la tension de l’étai. Mais attention, on est bien d’accord : Le pataras ne détermine pas la quête de mat. La quête de mat est déterminée par la longueur de l’étai, elle est en fait simplement contrôlée par le pataras.
Le réglage du pataras
Question réglage, vous l’avez tous compris…
Le pataras est un câble dont la fonction est de tirer la tête de mât en arrière. Le pataras sur un voilier va donc cintrer le haut du mat vers l’arrière… Oui mais pourquoi ?
Il va permettre d’aplatir la GV, de descendre un peu le creux de la GV et de diminuer ainsi le couple chavirage pour moins giter et limiter les départs au lof en ouvrant le haut de la GV
Il a un rôle important sur la chute avec le hale bas (autre sujet) et sur le volume du haut de la GV ainsi que son vrillage
Cependant, sur un voilier de croisière l’étai est fixé très haut et le travail du pataras se retrouve donc rapidement en opposition à celui de l’étais. De plus, la tension de pataras va center le mat de façon différente en fonction du gréement et de son réglage et on aura aussi un relâchement des haubans latéraux.
Son effet sur la grand-voile est double.
L'un des effets du pataras est d'ouvrir la chute de la grande voile. En effet, en cintrant le mât, on diminue la distance entre le point de drisse et le point d'écoute. La chute est alors moins tendue et elle « ouvre ».
L'autre effet du pataras est d'aplatir la voile au guindant dans sa partie centrale. La tête de mât partant vers l'arrière, la partie centrale du mât vient vers l’avant : Le tissus est étiré.
Ce réglage est doublement intéressant lorsque nous souhaitons avoir une voile moins puissante :
1-ouverture de la chute et
2-voile plate.
Malgré tout, chaque combinaison de gréement et de GV est unique, il faut donc observer la GV par l’arrière pour constater la présence plus ou moins importante d’un vrillage.
Après tout cela, si la GV reste trop puissante ? Alors, il est peut-être temps de réduire la voilure.
L'effet du pataras sur la voile d'avant
La tension du pataras est très importante sur le profil de la voile d'avant. Lorsque nous naviguons au près, nous recherchons une voile d'avant stable et dont le bord d'attaque est fin. C'est l'effet que produit une tension du pataras.
Lorsque le pataras est détendu, l'étai est mou, courbé sous le vent. Cela s'observe très facilement lorsqu'on observe un voilier venant de face.
Applications aux allures et force de vent.
Navigation au près, vent medium, surface de voile adaptée au vent, mer peu agitée.
Réglage de la grand-voile : Nous avons besoin d'une voile rapide, donc peu puissante.
Le pataras doit être pris avant d'effectuer toutes les autres opérations. Plus le vent est fort plus il sera raidi. Le fait de prendre le pataras permet d'aplatir le guindant dans la partie centrale de la voile et d'ouvrir la chute de la voile.
Si le vent mollit et que nous naviguons sur mer plate
Le fait de relâcher du pataras tend la chute de la voile donc, referme la voile. Sur eau plate, on pourra naviguer avec une chute relativement fermée afin de chercher à faire du cap.
Si le vent se renforce...
On prendra encore plus de tension de pataras afin de faire vriller la voile encore davantage.
Au portant, écoulement turbulent
On choquera du pataras pour redresser le mât et refermer la chute. Toujours en garder un peu pour tenir le mât !
Problèmes et astuces
- Au port ou au mouillage, on détend le pataras pour soulager le gréement de tensions inutiles.
- Par ailleurs, si vous avez des difficultés à enrouler ou dérouler le génois, c’est probablement dû au fait que le pataras est trop tendu ! (Attention tout de même à la tension de drisse du génois)
- Le pataras a aussi un rôle important au moment du réglage du mat (et cela fera l’objet d’un autre article)